Le Centre d’études et de recherches pour l’intensification du traitement du diabète (CERITD) veut accélérer la recherche en matière de prévention du diabète de type2, anciennement appelé non-insulino dépendant. Il lance à cet effet le programme Descendance dont le but sera d’analyser les prédispositions génétiques afin de développer ultérieurement un outil diagnostic. 500 familles sont appelées à se porter volontaires pour participer à l’étude.
500 familles sollicitées pour mieux comprendre le risque héréditaire du diabète de type 2.
60 % du risque de diabète est génétiqueActuellement en France, 5 % de la population est diabétique. Il s’agit pour la très grande majorité (90 %) d’un
diabète de type 2. Jusqu’à présent, les messages de prévention ont surtout porté sur l’hygiène de vie, et plus particulièrement sur l’alimentation grasse et sucrée et la sédentarité, qui font le lit de cette maladie chronique. Mais ce serait ignorer que cette maladie est souvent familiale et génétique, comme l’a rappelé le Dr Guillaume Charpentier, chef du service de diabétologie au Centre hospitalier Sud-Francilien et président du CERITD. “Le
diabète a trop souffert de cette vision selon laquelle il suffit de manger mieux et de se dépenser plus pour le prévenir“. Et le Pr Philippe Froguel, diabétologue et généticien, président de la Société francophone du diabète et directeur du CNRS UMR 8199 “Génomique et maladies métaboliques“ à l’Institut Pasteur de Lille, d’ajouter : “Environ 80 % des diabétiques sont en surpoids ; l’inverse est faux. Ce n’est pas parce qu’on bouge peu, qu’on mange mal, qu’on sera diabétique. C’est le patrimoine génétique qui fera la différence“.Les scientifiques s’accordent désormais à dire que 60 % du risque de diabète est d’origine génétique. Cela ne signifie pas pour autant qu’il faille négliger les recommandations actuelles de prévention que sont le régime alimentaire et la pratique d’une activité physique, au contraire. Confirmer le caractère héréditaire permettra une prise en charge plus précoce. “Bien sûr il faut inciter les patients à bouger et à manger mieux, mais nous arrivons trop tard. La prévention doit être plus ciblée et l’attention portée sur les personnes hautement prédisposées, qui sont à rechercher parmi les enfants de parents eux-mêmes atteints d’un diabète de type 2“, explique le Pr Charpentier. Depuis plusieurs années, une quarantaine de gènes impliqués ont été identifiés.Lancement du programme DescendanceLe diabétologue a donc eu l’idée de lancer le programme Descendance, dont l’objectif est d’analyser le génome de malades et de non-malades appartenant à la même famille afin de calculer le risque que leurs enfants ont de devenir diabétiques dans 30 ans. Travailler au sein des familles permettra en outre de mieux étudier le rôle des facteurs épigénétiques, ces facteurs environnementaux qui modifient la fonction d’un gène.Pour cela, le CERITD cherche à recruter 500 familles composées d’un parent diabétique, d’au moins un enfant également malade et d’un autre enfant non malade (ce dernier doit avoir au moins 35 ans, pour laisser aux gènes le temps de s’exprimer). Un questionnaire sur leurs habitudes alimentaires et les activités physiques leur sera remis, et ils devront se soumettre à une prise de sang pour que leur génome soit analysé. Les non-diabétiques devront également procéder à un test au glucose, afin de s’assurer qu’ils sont effectivement indemnes de la maladie.Totalement indépendant, le programme Descendance bénéficie d’un financement de la Société francophone de diabétologie (135 000 €) et de ses fonds propres. Les résultats ne sont pas attendus avant 2014. À ce jour, 50 familles ont été recrutées. Pour participer, vous pouvez contacter le numéro vert 0 800 300 341 ou consulter le site
www.ceritd.fr.Amélie PelletierSource– “Du nouveau dans la prévention du diabète : Tous concernés, tous mobilisés autour du Programme Descendance“ – CERITD. Conférence de presse en présence de l’AFD, le 9 mai 2012.