Premier ancien président à être condamné à de la prison ferme, Nicolas Sarkozy a fait appel de sa condamnation pour corruption et trafic d’influence, ce lundi 1er mars. Dans son propre camp, certains élus se réjouiraient de cette décision, qui permettrait de tourner définitivement la page.
Le jugement a fait l’effet d’une bombe, ce lundi 1er mars. Le tribunal correctionnel de Paris a condamné Nicolas Sarkozy à trois ans de prison, dont un an ferme, pour corruption et trafic d’influence. Une décision sans précédent dans l’histoire de la Ve République et qui pourrait mettre un coup d’arrêt aux ambitions politiques de l’ancien président, à quatorze mois de la prochaine présidentielle. Dans son propre camp, certains élus auraient de quoi se réjouir de cette décision, dévoile L’Express ce lundi 1er mars. D’après l’hebdomadaire, des parlementaires de droite craignaient que “rien ne puisse pousser à l’ombre de l’arbre Sarkozy”. “Fondamentalement, Nicolas Sarkozy ne veut pas qu’une autre figure de droite lui succède”, affirme un visiteur occasionnel de la rue de Miromesnil, où sont installés les bureaux parisiens de l’ex-chef de l’État.
D’après cette source proche des Républicains (LR), “on ne va pas vivre trois générations sous cloche pour servir ce monsieur”. Depuis plusieurs semaines, la droite en mal de candidat pour affronter Emmanuel Macron a vu en Nicolas Sarkozy son sauveur, un candidat miracle très apprécié des électeurs malgré ses affaires judiciaires. Une influence dont la jeune génération de la droite semble prête à se passer. Selon l’entourage d’un prétendant à la présidentielle, interrogé par nos confrères de France Inter, il serait même grand temps “de laisser ce fantasme du retour de Sarkozy derrière nous et de se focaliser sur 2022″.
Click Here: spain rugby shirtsUn agenda judiciaire chargé
Au sein de la famille LR, “les trentenaires et quadragénaires” redouteraient que Nicolas Sarkozy appelle à voter Emmanuel Macron “plutôt que de se prononcer pour un autre que lui-même”, poursuit L’Express. De son côté, l’actuel chef de l’État aurait d’ores et déjà briefé son entourage : “Ne pas s’attaquer à l’ancien président et encore moins l’humilier”, a révélé Europe 1 au lendemain de la condamnation de Nicolas Sarkozy. Une manière pour l’actuel chef de l’État de soigner ses relations avec l’électorat de droite, qui pourrait bien faire basculer l’issue de la prochaine élection présidentielle.
Alors que la présidentielle de mai 2022 approche à grands pas, laissant présager un futur duel opposant Emmanuel Macron à Marine Le Pen, la condamnation de Nicolas Sarkozy ne fait pas les affaires du parti, bien en mal d’identifier un prétendant solide face au président sortant. D’autant que l’ex-président continue de jouir d’une popularité inégalée auprès des électeurs LR. Si Nicolas Sarkozy a fait appel de sa condamnation pour corruption dans l’affaire dite des écoutes, il va affronter un second procès, à compter du 17 mars, en lien avec un éventuel “financement illégal de campagne” lors de sa victoire à l’élection présidentielle de 2007. Cet agenda judiciaire chargé compromet les espoirs de la droite de voir en Nicolas Sarkozy un candidat naturel dans la course à l’Élysée.
Article écrit avec la collaboration de 6Medias.
Crédits photos : Crystal Pictures / BESTIMAGE