Un groupe international de chercheurs a identifié 6gènes impliqués dans le syndrome de Goujerot-Sjögren, offrant des perspectives thérapeutiques à long terme pour traiter cette maladie auto-immune qui touche entre 1 et 3%de la population.
Découverte de 6 gènes impliqués dans le syndrome de Goujerot-Sjögren.
Le syndrome de Goujerot-Sjögren est une
maladie rare qui se caractérise par une destruction des glandes exocrines, et plus particulièrement celles qui sécrètent la salive et les larmes, par l’organisme lui-même. Il se manifeste par une sécheresse oculaire et buccale, mais la maladie peut aussi affecter d’autres organes et provoquer divers symptômes tels qu’une fatigue intense, des douleurs rhumatismales ou encore des troubles de la mémoire.Les femmes sont 9 fois plus touchées que les hommes, sans que l’on sache vraiment pourquoi. La maladie peut survenir à tout âge avec une prédominance vers la cinquantaine. A ce jour, le traitement consiste à soulager les symptômes de sécheresse, à l’aide de larmes artificielles ou de salive artificielle.
“L’une des difficultés dans le syndrome de Goujerot-Sjögren est d’identifier les patients réellement atteints de cette affection et de recueillir suffisamment d’échantillons, en partie parce qu’il y a des désaccords concernant les critères de la maladie et que mener des essais cliniques n’est pas simple“, explique Kathy Sivils, qui travaille à la Fondation pour la recherche médicale à Oklahoma.Dans la revue Nature Genetics, elle explique que des chercheurs, regroupés au sein d’une coalition internationale appelée le SGENE (pour Sjögren’s GEnetics NEtwork), ont identifié 6 nouveaux gènes impliqués dans le développement du syndrome de Goujerot-Sjögren et qu’ils travaillent à présent à l’étude de leurs fonctions. “Maintenant que nous avons identifié ces gènes, nous pouvons creuser et commencer à comprendre comment ces variants génétiques altèrent des fonctions normales du système immunitaire“, ajoute Christopher Lessard, l’auteur principale de l’étude.
Les six gènes en question sont :
– IRF5 et STAT4, impliqués dans l’activation des cellules au cours de la réponse immunitaire,
– CXCR5, qui dirige le trafic des lymphocytes et pourrait expliquer pourquoi les cellules immunitaires ciblent les cellules exocrines,
– TNIP1, qui, avec TNFAIP3, un autre gène impliqué dans une maladie autoimmune, “coupe les freins“ du système immunitaire,
– IL12A, qui code une soust-unité protéique qui agit comme messager entre les cellules et module les réponses immunitaires,
– BLK, un gène de lymphocyte B, qui serait impliqué dans la multiplication des anticorps.“Je sais que le chemin sera long, mais j’espère que ces découvertes ouvriront la voie à des travaux de recherche pour trouver des traitements qui agissent au niveau des gènes pour empêcher le développement de la maladie“, commente Kathy Sivils.Amélie Pelletier
Source
“Variants at multiple loci implicated in both innate and adaptive immune responses are associated with Sjögren’s syndrome“, Nature Medicine, édition en ligné accélérée (
résumé disponible sur Internet).Photo : Kathy Sivils, chercheuse à la Fondation pour la recherche médicale d’Oklahoma.Click Here: camiseta river plate