À la suite de la vague #Metoo, le harcèlement sexuel a largement été débattu dans les médias, dans le monde du cinéma ou du sport mais assez rarement dans le monde médical. Lors du plus grand congrès de cancérologie au monde ASCO, une enquête conduite auprès des oncologues en gynécologie révèle l’ampleur du phénomène.
“Le sujet du harcèlement sexuel a été largement débattu dans les médias dans les domaines du cinéma, de la musique et du sport, mais au sein de la communauté médicale, il s’est largement limité à des anecdotes personnelles discutées à huis clos“, a déclaré le Pr. Marina Stasenko, principale auteure d’une étude conduite parmi les oncologues en gynécologie.Cette enquête sur les inégalités et le harcèlement sexuel a été menée auprès des 1 566 membres de la Société américaine de cancérologie gynécologique (Society of Gynecologic Oncology) : 402 (26%) ont répondu; 255 réponses ont été reçues de femmes et 147 d’hommes.Les résultats ont révélé que 64 % des médecins avaient été victimes de harcèlement sexuel pendant leur formation ou leur pratique (71 % chez les femmes et 51 % chez les hommes). Les incidents les plus fréquents sont les suivants (respectivement durant leur formation ou leur pratique) :
Mais seuls 10 % ont signalé le ou les incident(s), parce qu’ils/elles pensaient que le problème ne semblait pas assez important (40%), ou que rien ne serait fait pour y remédier (37%), ou par peur des représailles. (34%). Les femmes pensaient plus volontiers que leur sexe influait sur leur carrière professionnelle (34% contre 10% pour les hommes) et leur salaire (42% contre 6%).”Les inégalités sexuelles perdurent en médecine malgré le nombre croissant de femmes médecins et, grâce à notre étude, nous espérons sensibiliser davantage au harcèlement sexuel et aux inégalités dans le domaine de l’oncologie gynécologique, afin que des initiatives puissent remédier à ces disparités” conclut le Pr. Stasenko.”Comme le montre clairement cette étude, nous avons le devoir de sensibiliser le grand public afin que le harcèlement sexuel et d’autres problèmes liés aux préjugés sexistes puissent être traités plus largement, l’objectif ultime étant de rendre le lieu de travail plus sûr et plus équitable pour tous” conclut le Pr. Merry-Jennifer Markham, expert de la société d’oncologie clinique américaine (ASCO).Difficile de savoir si cette étude est transposable en France, néanmoins
une enquête conduite en 2017 par l’ISNI (Intersyndicale nationale des internes) basée sur près de 3.000 réponses avait révélé que 8,6 % des étudiants sont victimes de harcèlement sexuel, un délit puni par la loi ; que 88,4 % des internes se déclarent témoins de blagues sexistes. Un phénomène qui touche bien évidemment plus les femmes : 60,8 % sont victimes de sexisme quotidien, contre 7,2 % “seulement” des hommes.Click Here: essendon bombers guernsey 2019