Pour les téléspectateurs, voir tous les ans le Sidaction est une habitude, voire une évidence. Pourtant, Line Renaud, qui en est à l’origine, a reçu des courriers orduriers, quand elle a décidé, il y a trente-cinq ans, de s’engager dans la lutte contre le sida.
« Merci Line » C’est le titre de l’émission diffusée sur France 2 ce samedi 27 mars à 21h05. Ce n’est pas l’artiste mais la vice-présidente du Sidaction qui sera à l’honneur. Pascal Obispo, Julien Clerc, Patrick Bruel, mais aussi des stars internationales comme Elton John et Sharon Stone rendront hommage à Line Renaud pour son engagement sans faille dans la lutte contre le sida. Des honneurs mérités car elle est la première célébrité française à avoir médiatisé cette maladie dont elle voyait les ravages aux États-Unis. « Sans Line, Sidaction n’existerait pas et nombre de programmes de recherche n’auraient pas pu se faire », assure dans les colonnes du Parisien ce samedi 27 mars la présidente du Sidaction Françoise Barré-Sinoussi, prix Nobel pour la découverte du VIH.
L’émission annuelle de France 2 a été enregistrée au Paradis Latin, le lieu où tout a commencé fin 1985. Dalida, Raymond Devos, Nana Mouskouri ou Thierry Le Luron… Toutes les stars de l’époque sont autour de Line Renaud, alors sous le feu des critiques qu’avait pressenti l’actrice Elizabeth Taylor, qui avait lancé une opération similaire aux États-Unis. « Tu ne sais pas dans quoi tu t’embarques, tu recevras des lettres d’insultes, m’avait prévenue Liz Taylor. Et j’en ai reçu, mais je répondais et j’expliquais ce qu’était le sida », se souvient Line Renaud dans Le Parisien.
C’est au moment de transformer ce gala de l’Association des artistes contre le sida en grande opération télévisée, mettant à contribution toutes les chaînes que Line Renaud s’est attirée les foudres de ses détracteurs. « Ce n’était pas facile. J’ai été détestée par le public. On me disait : ‘Laissez-les mourir !’ », avait-elle déjà confié en 2020 dans les colonnes du Figaro. Mais sauver les malades était pour elle bien plus important que sa popularité. « C’est devenu ma raison d’être. Je crois que ça m’était destiné, je suis jusqu’au-boutiste et j’aime les gens », analyse-t-elle dans Le Parisien.
92 ans et toujours engagée
En trente-cinq ans, beaucoup de batailles ont été gagnées, mais le combat n’est pas terminé. Et Line Renaud, qui s’est récemment remise d’un AVC, ne compte pas l’abandonner, même si le couturier Jean-Paul Gaultier lutte désormais à ses côtés comme ambassadeur. « Elle m’appelle régulièrement pour savoir où on en est, les progrès de la recherche, les problèmes qu’on rencontre. Elle a 92 ans, elle pourrait être tranquille. Mais non, c’est elle qui nous appelle et nous dispute en nous répétant : ‘Appelez-moi si vous avez besoin, vous me demandez et moi je fais’ », révèle dans le quotidien la présidente du Sidaction Françoise Barré-Sinoussi.
« Je la vois toujours aussi généreuse avec les personnes touchées par le VIH. Line prend du temps avec les gens, il y a de l’émotion de part et d’autre lors de ces rencontres. Et elle se montre fidèle. Certains malades qu’elle a côtoyés parfois dans les années 1980 ou 1990 me disent que Line les reconnaît », confirme auprès du journal la directrice générale du Sidaction Florence Thune. « C’est la cause de ma vie et j’en serai jusqu’au bout pour qu’on trouve », lance Line Renaud dans Le Parisien. Selon le journal, elle a créé un fonds de dotation pour la recherche qui devra s’assurer que son héritage aille au profit des chercheurs. Une façon pour elle d’être certaine que son combat contre le sida continuera, même après la mort.
Article écrit en collaboration avec 6Medias
Crédits photos : Cyril Moreau – Coadic Guirec / Bestimage
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