“Nous (…) avons besoin (d’une loi, NDLR), car on sait que les violences à l’égard des femmes montent en flèche”, malgré le manque de statistiques officielles, s’insurge Aminetou Mint El Moctar, présidente de l’Association des femmes cheffes de famille (AFCF), citée par l’AFP, au sujet d’un texte rejeté pour la deuxième année consécutive par l’Assemblée nationale.D’où la nécessité d’une loi spécifique, selon les militantes des droits des femmes. Périodiquement, elles organisent des sit-in à l’Assemblée nationale, rappelant que le texte été élaboré par des associations de la société civile, des oulémas et des juristes. Et ce sur la base de la charia, qui est la source du droit en République islamique de Mauritanie.Majorité et opposition confondues, l’Assemblée nationale a rejeté la loi en janvier 2017. Puis une seconde fois, via la commission parlementaire de l’Orientation islamique, en décembre 2018. Et ce malgré l’intervention du ministère de la Justice, qui a introduit dans le texte des dispositions sans lien direct avec les violences sexuelles, notamment sur la sanction de l’adultère, ou réduisant certaines peines prévues initialement, en cas de coups et blessures ou de séquestration par le conjoint.Ces amendements n’ont pas suffi à amadouer les députés, qui ont en particulier renâclé sur le concept de “genre”, considéré comme relevant de valeurs étrangères. Ils ont aussi rejeté certains articles portant sur le droit de voyager sans autorisation du mari, ou autorisant les organisations d’aide aux victimes à se constituer parties civiles.“La loi prévoit des sanctions qui, pour notre société musulmane, relèvent de l’immixtion dans la vie privée”, a expliqué la députée du parti islamiste Tewassoul (opposition) Zeinabou Mint Taghi. Elle a cité l’exemple des peines prévues pour un homme qui voudrait interdire aux femmes de sa famille de se promener dans des vêtements moulants, comme des pantalons serrés, ou à sa fille de vivre seule sans être mariée. De plus, la notion de “genre”, contenue dans l’intitulé, ouvrirait la voie à des “manifestations pour réclamer les droits des hommes efféminés”, alors que l’homosexualité est interdite en Mauritanie, a-t-elle ajouté. “Nous avons donc rejeté cette loi pour la rendre conforme à la charia islamique et à nos spécificités culturelles”.Click Here: new zealand rugby team jerseys