Vendredi 27 septembre, les députés se sont prononcés en faveur de l’autoconservation des ovocytes pour toutes les femmes. Cette mesure importante du projet de loi bioéthique a été dénoncée par la droite, qui met notamment en avant un risque d’encourager les grossesses tardives.
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Qu’est-ce que l’autoconservation des ovocytes ?
L’autoconservation des ovocytes est une technique médicale qui permet à une femme de faire prélever, puis vitrifier ses gamètes, dans le but de préserver sa fertilité. Aujourd’hui, cette technique n’est proposée qu’aux femmes atteintes de maladies comme le cancer, d’
endométriose sévère ou de certaines maladies auto-immunes (lupus…) à qui on prescrit des traitements susceptibles d’altérer leur fertilité. Seule exception, les femmes faisant un don d’ovocytes ont la possibilité, en contrepartie, de pouvoir profiter d’une partie de leurs gamètes si elles ont été récoltées en nombre suffisant.Jusqu’à présent, la législation française n’autorise pas l’autoconservaion « de confort », qui offrirait la possibilité aux trentenaires ne se sentant pas encore prêtes à être mères de pouvoir reporter leur projet en mettant toutes les chances de leur côté.On estime en effet que si une femme de 25 ans a 25% de chances de tomber enceinte à chaque cycle, ce taux chute à 6% à l’âge de 40 ans. Selon l’INED, l’âge moyen de la première grossesse en France a atteint 30,7 ans en 2017, alors qu’il était de 28,5 ans en 2015 et de 24 ans en 1974. Une mesure dénoncée par la droiteSelon la ministre de la santé Agnès Buzyn, e L’évolution de la société, la durée des études, l’inscription dans la vie active, la vie amoureuse font que les femmes ont tendance à avoir des enfants de plus en plus tardivement et donc s’exposent à un risque d’infertilité”. Aujourd’hui en France, 1 couple sur 6 consulte pour des problèmes d’infertilité. L’article 2 du projet de loi bioéthique a donc été adopté par 39 voix pour et 5 voix contre vendredi dernier, 27 septembre 2019.Certains députés de droite ont cependant dénoncé une mesure susceptible d’encourager les femmes à
une maternité tardive avec les risques médicaux qui y sont liés et le risque de pression des employeurs pour contraindre des femmes à repousser une grossesse. “Vous jouez aux apprentis-sorciers. Demain, ce seront les entreprises qui programmeront les grossesses”, a déclaré Valérie Boyer (LR).Des limites précisesPour éviter les dérives, le texte prévoit des limites d’âge qui seront définies par décret et la nécessité d’un consentement écrit révocable de l’intéressée. De plus, la durée de conservation sera limitée à 10 ans. Il a également été précisé que l’Assurance maladie prendra en charge le recueil des gamètes, qui pourra se faire dans les établissements de santé publics ou privés à but non lucratifs, mais que la conservation sera à la charge des patientes “et ne pourra être prise en charge par l’employeur“, a indiqué le Secrétaire d’état auprès de la ministre de la Santé, Adrien Taquet.Les Etats-Unis, le Canada, le Japon la Suisse, l’Italie, l’Espagne, le Danemark ou encore la Belgique autorisent déjà l’autoconservation des ovocytes “de confort”.
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