On a longtemps suspecté un effet protecteur du traitementhormonal substitutif (THS) vis-à-vis des maladiescardiovasculaires. Mais cette relation n’était que lerésultat d’études basées surl’observation de femmes sous THS. Les nombreux biaisinhérents à ce type d’études nepermettaient pas de confirmer cette hypothèse. Seule uneétude comparant des femmes sous placebo à des femmessous THS pouvait apporter une réponse claire.
Publiée en 1998, la première étude de ce typea été réalisée sur 2 700américaines souffrant d’insuffisance cardiaque (HeartEstrogen Replacement Study) n’a pas constaté dedifférence de mortalité entre les deux groupes. On amême constaté une augmentation du nombre de thrombosesveineuses chez les femmes traitées pendant lapremière année.
Une nouvelle étude vient d’apporter une nouvelleprécision. Le THS ne serait d’aucune utilitédans la prévention d’accidents vasculairesischémiques (dus à l’obstruction d’unvaisseau sanguin par un caillot, réduisantl’irrigation sanguine dans une zone cérébrale)chez les femmes en ayant déjà étévictimes. 664 femmes ménopausées déjàvictimes d’une telle maladie dans les 90 joursprécédents ont reçu soit un placebo soit untraitement hormonal substitutif (un mg de 17 bêta estradiolpar jour) pendant une durée moyenne de 2,8 ans.Résultat : aucune différence significative concernantle risque de récidives d’accidents vasculairescérébraux (AVC) ou de décès. Le THS amême augmenté le risque d’AVC fatals et ledéficit neurologiques des AVC non mortels. Le risqued’AVC dans les six mois suivant le début del’étude est plus important chez les femmes sousTHS.
Bien que les chercheurs ne puissent expliquer cet effetnéfaste du THS, leurs résultats plaident pour la finde sa prescription en prévention secondaire des AVC.
Source : NEJM, 25 octobre 2001 ;345 :1243-1249