Si les ondes électromagnétiques qui nous entourent ont bel et bien des effets biologiques, il est impossible de conclure de leur impact sur la santé. Telle est la conclusion à laquelle est parvenue l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail(Anses), dont l’avis a été rendu public le 15 octobre.
Pas d'impact sanitaire des ondes électromagnétiques selon l'Anses.
Ce document de 461 pages est une mise à jour de l’expertise collective “Radiofréquences et santé“ qui avait été réalisée en 2009 par l’Afsset (ancien nom de l’Anses). Objet de nombreuses polémiques depuis de nombreuses années,
l’impact sur la santé des téléphones mobiles, antennes-relais et autres wifi a conduit les autorités sanitaires à diligenter des expertises depuis 2003.S’ils s’attendaient à voir leurs arguments confortés, les opposants aux ondes magnétiques en seront pour leur grade. En effet, les auteurs de ce nouveau rapport, réalisé à partir de plus d’un millier d’études internationales menées depuis avril 2009, concluent qu’“il est impossible de conclure que les effets biologiques observés sont générateurs d’effets sanitaires“. Autrement dit, si ces experts reconnaissent effectivement que certains travaux montrent des effets biologiques, ils soulignent que “la plupart de ces effets semblent transitoires ou correspondre à une simple variation biologique“. Et de citer l’effet des radiofréquences sur l’activité cérébrale lié à l’exposition au téléphone mobile ou encore sur l’apoptose (mort programmée des cellules) et le stress oxydant (effets observés uniquement in vitro). Mais surtout, ils estiment que la majorité des études ne montrent pas d’effets et qu’il n’est donc pas nécessaire de modifier la réglementation qui fixe des seuils limites
Ondes électromagnétiques : un niveau de preuves insuffisant pour la plupart des effets
Le niveau de preuves est ainsi jugé insuffisant pour conclure à un quelconque effet des radiofréquences sur le système nerveux central, et plus particulièrement sur les fonctions cognitives, le sommeil, les rythmes circadiens, les fonctions auditives, sur le risque de maladies neurodégénératives (Alzheimer ou sclérose latérale amyotrophique) ou d’autres maladies neurodégénératives (sclérose en plaques, épilepsie).Même constat en ce qui concerne les effets sur la fertilité masculine, la taille, le poids et la visibilité de la descendance, la tératogenèse ou le développement in utero, les systèmes immunitaire, endocrinien, cardiovasculaire, le bien-être et, plus globalement, la santé, listent les auteurs du rapport. Ils soulignent par ailleurs que seul un article “de qualité suffisante“ a porté sur l’effet des radiofréquences sur la fertilité féminine.Les effets cancérogènes potentiels mis en avant par les opposants aux ondes électromagnétiques ne sont pas davantage prouvés, indiquent-ils. Ils attirent toutefois l’attention sur le risque de gliomes, pour lequel “ne peut être exclue une augmentation du risque“ chez “les utilisateurs intensifs du téléphone mobile“ (plus de 1 640 heures d’exposition cumulée) et sur celui des neurinomes du nerf vestibulo-acoustique, pour lequel le niveau de preuves est qualifié de “limité“.
Ondes électromagnétiques : poursuivre les études
A l’issue de ce travail, l’Anses recommande de poursuivre les études sur des modèles animaux et sur plusieurs générations, et de surveiller les effets possibles sur les populations potentiellement plus fragiles que sont les enfants, les femmes enceintes, les personnes âgées, les personnes épileptiques… Kit mains-libres et téléphones émettant peu d’énergie doivent être privilégiés, l’exposition des enfants doit être limitée.L’agence recommande également de prendre en compte “les nouvelles configuration d’exposition résultant des nouveaux usages“ tels que la tablette.Connaitre et faire connaître aux utilisateurs la puissance réellement émise par les appareils doit contribuer à une meilleure information du public, estime par ailleurs l’Anses, laquelle, dans la même optique, suggère de rendre obligatoire l’information du public sur le niveau d’exposition maximal engendré par les équipements personnels utilisant des radiofréquences tels que les tablettes tactiles, les écoute-bébés, les téléphones utilisant la technologie DECT… à l’instar de ce qui se fait avec les téléphones mobiles, et de proposer des mesures simples pour réduire son exposition.Enfin, elle recommande de mener des travaux “dans les bandes de fréquences aujourd’hui peu étudiées, notamment au-dessus de 6GHz, potentiellement associées aux usages émergents concernant les objets communicants“.Le débat sur l’éventuelle dangerosité des ondes devrait être encore vif. Et ce n’est pas l’arrivée de la 4G ou de nouvelles technologies de télécommunications mobiles qui va apaiser les esprits…Amélie Pelletier
Source
AVIS et rapport de l’Anses relatifs à la mise à jour de l’expertise « Radiofréquences et santé »Click Here: cheap all stars rugby jersey