Invité sur LCI ce dimanche 11 avril, Gilles Boyer est revenu sur le passage d’Édouard Philippe à Matignon. Une fonction de Premier ministre redoutée par certains, mais dont l’ancien bras droit d’Emmanuel Macron n’a pas souffert, d’après son ex-conseiller spécial.
Gilles Boyer lève un léger voile sur le passage d’Édouard Philippe à Matignon. Pendant près de deux ans, il a été son conseiller spécial au 57, rue de Varenne. Invité dans Le Point des idées sur LCI ce dimanche 11 avril, le député européen s’est exprimé sur le poste qu’a occupé Édouard Philippe avant de remettre sa démission le vendredi 3 juillet dernier. La fonction de Premier ministre est souvent décrite comme “un enfer”. La journaliste Raphaëlle Bacqué en a d’ailleurs écrit un livre intitulé L’Enfer de Matignon : Ce sont eux qui en parlent le mieux, paru le 10 septembre 2018 aux éditions Albin Michel. Selon Gilles Boyer, le prédécesseur de Jean Castex ne l’a pas vécu comme tel.
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Co-auteur du livre Impressions et lignes claires (éd. Jean-Claude Lattès) avec Édouard Philippe, Gilles Boyer a déclaré sur le plateau de la chaîne d’information en continu : “C’est une fonction difficile où on a beaucoup de problèmes, beaucoup de soucis et beaucoup d’inquiétudes. Ça, c’est vrai”, a-t-il acquiescé avant de nuancer : “En même temps, quand on aime gouverner, prendre des décisions, manager une équipe gouvernementale ou administrative, ça peut procurer beaucoup de plaisir.” L’homme politique de 49 ans a poursuivi : “Le terme d”enfer’, Édouard (Philippe) l’a toujours récusé, et je dois dire, moi aussi. D’abord, si c’était l’enfer, on aurait beaucoup de gens qui refuseraient Matignon. Je n’ai jamais vu personne refuser Matignon, donc c’est quand même bizarre. Ensuite, je pense que Matignon peut devenir très difficile, lorsqu’on a la défiance du président de la République d’un côté, et la défiance de la majorité parlementaire de l’autre.” Ce qui n’a pas été le cas pour son tandem : “En ce qui concerne Édouard (Philippe) et à titre moindre, moi-même, il y avait une confiance totale avec l’Élysée, et le soutien de la majorité parlementaire. Donc, ce n’était absolument pas un enfer”, a-t-il assuré.
Un exercice “difficile” mais “exaltant”
Dans une interview accordée au Point le jeudi 1er avril dernier, Édouard Philippe s’est confié sur son expérience à Matignon. Avant son arrivée au gouvernement, il a souffert du syndrome de l’imposteur. “J’ai perdu six kilos en quinze jours, je n’arrivais plus à manger, et oui, j’avais la trouille de ne pas être à la hauteur”, a-t-il avoué. Une angoisse qui s’est néanmoins dissipée, une fois sur place. “Le trac disparaît. On n’est jamais détendu, certes, et il y a souvent de bonnes raisons de s’inquiéter, mais en aucun cas il ne s’agit d’une souffrance. Je suis atterré quand j’entends la fameuse expression sur ‘l’enfer’ de Matignon. Un triathlète ne vous dit pas que le triathlon c’est l’enfer… L’exercice est difficile, mais exaltant. Être Premier ministre est un honneur, une chance. Une fois qu’on y est, on ne se demande pas si on serait mieux ailleurs.”
Article écrit avec la collaboration de 6Medias.
Crédits photos : Capture LCI