Après les prix décernés aux médicaments le 30 janvier 2013, pour la 2ème année consécutive, Prescrire dresse une liste noire des médicaments que ses équipes indépendantes jugent “plus dangereux qu’utiles“. Ils sont au nombre de 68 en 2014 et concernent de nombreuses spécialités médicales.
Aider les soignants à choisir des soins de qualité pour d'abord ne pas nuire aux patients.
Peu de progrès en 2013Selon Prescrire, “l’année 2013 aura été encore décevante pour les patients et les soignants qui attendent de nouveaux médicaments apportant de réels progrès thérapeutiques“. En effet, les palmarès de Prescrire sont attribués chaque année à de nouveaux médicaments qui représentent une avancée dans la prise en charge des patients. Parmi ces prix, le trophée Pilule d’Or, décerné à des médicaments constituant un progrès thérapeutique décisif, n’a été attribué à aucun médicament cette année. Seul un médicament a été cité au palmarès décerné aux spécialités qui contribuent à améliorer modestement les moyens de prise en charge des patients. Il s’agit de
Nimenrix®, vaccin méningococcique conjugué tétravalent destiné aux enfants de 1 à 2 ans qui voyagent en zone endémique.Et 68 médicaments à éviter et à remplacer par de meilleures optionsEn revanche, les équipes de la revue médicale indépendante ont analysé rigoureusement entre 2010 et 2013 les dossiers des médicaments récents ou anciens pour évaluer leur balance bénéfices-risques. “Si certains médicaments sont utiles et apportent un avantage thérapeutique par rapport à d’autres options, d’autres sont plus nocifs qu’utiles et sont à écarter des soins, en attendant leur retrait du marché“, précise la revue. Ainsi, en 2014, le bilan sur les médicaments analysées pendant 4 ans recense 68 produits “plus dangereux qu’utiles“ et donc à écarter et à remplacer par des meilleures options.La revue précise que parmi les médicaments signalés initialement par les équipes de Prescrire, 12 ne figurent pas dans la liste des 68 médicaments incriminés cette année car 9 ont été retirés du marché et 3 sont en cours de réévaluation clinique sur la base de nouveaux éléments.Douze spécialités médicales concernéesLes 68 médicaments pointés du doigt concernent 12 spécialités médicales différentes : la cancérologie (4 produits), la cardiologie (5 médicaments), la dermatologie (3 produits), la diabétologie-nutrition (une classe thérapeutique comportant plusieurs marques plus un autre médicament), la douleur-rhumatologie (un classe thérapeutique plus 3 autres produits), la gastro-entérologie (2 produits), la gynécologie-endocrinologie (un produit), l’hématologie (un médicament), l’infectiologie (2 antibiotiques), la neurologie (4 médicaments dont 2 pour traiter la
maladie d’Alzheimer), la pneumologie-ORL (5 médicaments) et la psychiatrie dépendances (9 médicaments dont 4
antidépresseurs). Liste complète ci-dessous.L’objectif : aider à choisir des soins de qualitéSelon Prescrire, “le plus souvent, ces médicaments peuvent être remplacés par d’autres options ayant une meilleure balance bénéfices-risques ; dans d’autres cas, il n’existe pas d’option thérapeutique mais même dans les situations graves, cette impasse ne justifie pas d’exposer le patient à des risques graves quand l’efficacité clinique n’est pas démontrée“.Au-delà de cette démarche active pour aider les soignants à écarter des médicaments de leur panoplie thérapeutique, l’objectif affiché de ce dossier de Prescrire est “d’aider à choisir des soins de qualité, pour d’abord ne pas nuire aux patients et pour éviter des dégâts“.Dr Jesus CardenasSource : Revue Prescrire, No 364, février 2014.La liste des prix – et des cartons jaunes et rouges- attribués cette année ainsi que la liste noire des 68 médicaments sont disponibles sur le
site de la revue Prescrire.Liste des 68 médicaments mis en cause par Prescrire :Cancérologie
catumaxomab (Removab)
panitumumab (Vectibix)
trabectédine (Yondelis)
vandétanib (Caprelsa)
vinflunine (Javlor)
Cardiologie
aliskirène (Rasilez), un antihypertenseur inhibiteur de la rénine
fénofibrate (Lipanthyl ou autre), hypocholestérolémiants (anticholestérol)
bézafibrate (Befizal), hypocholestérolémiants (anticholestérol)
ciprofibrate(Lipanor ou autre), hypocholestérolémiants (anticholestérol)
ivabradine (Procoralan), un inhibiteur du courant cardiaque
nicorandil (Adancor ou autre), un vasodilatateur
trimétazidine (Vastarel ou autre), substance aux propriétés incertaines utilisée dans l’angor
Dermatologie, allergologie
tacrolimus dermique (Protopic), un immunodépresseur dans l’eczéma
Click Here: Fjallraven Kanken Art Spring Landscape Backpacksatopique
méquitazine (Primalan), un antihistaminique H1 “sédatif” et “atropinique” dans les allergies
Phénergan), un antihistaminique H1 dans
l’urticaire sévère
Diabétologie, nutrition
saxagliptine (Onglyza, Komboglyze)
sitagliptine (Januvia, Xelevia, Janumet, Velmetia)
vildagliptine (Galvus, Eucreas)
orlistat (Xenical ou autre)
Douleur, RhumatologieAntalgie
célécoxib (Celebrex)
étoricoxib (Arcoxia)
parécoxib (Dynastat)
floctafénine (Idarac)
piroxicam (Feldène ou autre)
Ostéoporose
dénosumab (Prolia)
Protelos)
Arthrose
diacéréine (Art 50 ou autre)
glucosamine (Voltaflex ou autre)
Divers
méthocarbamol (Lumirelax), myorelaxant
thiocolchicoside (Coltramyl ou autre), myorelaxant
quinine (Hexaquine, Okimus, Quinine vitamine C Grand)
Colchimax (colchicine + poudre d’opium + tiémonium)
Percutalgine)
Cortisal)
Gastro-entérologie
dompéridone (Motilium ou autre), neuroleptique, traitement des reflux gastro-œsophagiens
dropéridol (Droleptan), neuroleptique, traitement des reflux gastro-œsophagiens
Gynécologie, endocrinologie
tibolone (Livial), stéroïde de synthèse dans le traitement hormonal substitutif de la ménopause
Hématologie
Ferrisat)
Infectiologie
moxifloxacine (Izilox), antibiotique
télithromycine (Ketek), antibiotique
NeurologieMaladie d’Alzheimer
donépézil (Aricept ou autre)
galantamine (Reminyl ou autre)
rivastigmine (Exelon ou autre)
mémantine (Ebixa ou autre)
Migraine
flunarizine (Sibelium), neuroleptique
L’oxétorone (Nocertone), neuroleptique
Maladie de Parkinson
tolcapone (Tasmar)
Pneumologie, ORL
éphédrine, décongestionnant vasoconstricteur
naphazoline, décongestionnant vasoconstricteur
oxymétazoline, décongestionnant vasoconstricteur
pseudoéphédrine, décongestionnant vasoconstricteur
tuaminoheptane, décongestionnant vasoconstricteur
L’omalizumab (Xolair), anticorps monoclonal utilisé dans l’asthme
pholcodine, opioïde utilisé dans le traitement symptomatique de la toux,
pirfénidone (Esbriet), immunodépresseur
tixocortol (Thiovalone), corticoïde autorisé dans les maux de gorge
Psychiatrie, dépendancesAntidépresseurs
L’agomélatine (Valdoxan)
duloxétine (Cymbalta)
milnacipran (Ixel ou autre)
venlafaxine (Effexor LP ou autre)
tianeptine (Stablon)
Autres psychotropes
asénapine (Sycrest), neuroleptique, traitement du trouble bipolaire
dapoxétine (Priligy), éjaculation précoce
L’étifoxine (Stresam), traitement de l’anxiété
Sevrage tabagique
bupropion (Zyban)
varénicline (Champix)