Charles Aznavour s’est éteint dans sa 94ème année, dans la nuit du dimanche au lundi 1er octobre, à Mouriès où il avait une propriété, alors qu’il envisageait de remonter sur scène le 8 novembre. L’interprète de La Mamma ou de La bohème nous avait déjà parlé de la mort. Et dit ce qu’il voulait et ne voulait pas.
Chaque matin, quand il se levait, Charles Aznavour n’en revenait pas d’être toujours là, aimé du public, lui qui était monté la première fois sur scène à l’âge de 9 ans et qui avait dû affronter les sifflets et les quolibets avant de devenir cette sorte de statue nationale dont il se moquait volontiers.
Un destin contrarié (“Au départ, mon seul objectif était d’être comédien“, nous avait-il dit) et, au final, une carrière internationale, saluée par tous. Charles Aznavour qui s’est éteint à 94 ans n’a jamais été dupe de rien. Et a toujours regardé la réalité en face. Comme celle de son âge et de la perspective de mourir.
“La vieillesse ? Je ne connais pas ce mot !nous avait confié Charles Aznavour lors d’une interview. Prendre de l’âge, c’est un chiffre de plus, mais la vieillesse c’est une attitude différente, un état d’esprit qui ne me convient pas !“
Est-ce que la mort lui faisait peur ? “Ce n’est pas le fait de disparaître qui me fait peur, ne plus parler, ne plus chanter, ça m’est égal, mais l’idée de perdre le regard, de ne plus voir, ça c’est terrible” Mais Charles Aznavour avait prévu son oraison funèbre et il en parlait, cash : “Je veux qu’elle soit courte, nous avait-il confié, car quand ça dure des heures, c’est emmerdant. Et puis pas de condoléances. Je veux que les gens soient heureux d’être vivants.“
Une chanson pour ses funérailles ? “Je ne l’ai pas encore écrite“, avait répondu Charles Aznavour avec humour. Et c’est avec le même sens de l’autodérision qu’il avait déclaré à Corse matinvouloir comme épitaphe : “Ci-gît l’homme le plus vieux du cimetière. Ca ne me déplairait pas !“
Crédits photos : Abaca