Sacré meilleur acteur hier lors des Prix Lumières 2018, Nahuel Perez Biscayart, évoque pour Gala sa fierté mêlée d’angoisse à quelques semaines de la cérémonie des César. Confidences.
“Loin de moi l’idée de cracher dans la soupe, mais si vous voulez tout savoir, je préfèrerais être en train de tourner que d’être là” confie l’acteur argentin Nahuel Perez-Biscayart. Nous le rencontrons dans la dernière ligne droite avant les César, au lendemain de la cérémonie des Prix Lumières, où il a reçu le prix du meilleur acteur pour son rôle dans 120 battements par minute.“Je suis vraiment heureux parce que le film est génial, j’en suis fier, mais il y a tellement d’autres personnes que j’admire, de films supers. Tout ça est tellement subjectif.” Toute l’équipe de 120 battements par minute était à ses côtés, et pour cause, son partenaire Arnaud Valois a décroché le prix du meilleur espoir, son réalisateur, Robin Campillo, a reçu, après le Grand Prix à Cannes, les prix Lumières du meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario.
A l’instar des Golden Globes pour les Oscars, les prix Lumières donnent de sérieux indices de qui seront les lauréats des César, le 2 mars prochain. Ultra-favori dans la catégorie meilleur espoir, présent dans les deux films les plus nommés, 120 battements par minute et Au revoir là-haut, Nahuel Perez Biscayart a beaucoup de mal à envisager les choses sereinement: “on ne fait pas les films pour les prix. On pense d’abord à toucher les gens. Après, quand ça dépasse ce cadre là: ça peut devenir une réalité qui écrase et dont on ne parvient pas à profiter.”
Lorsqu’il est monté sur scène pour recevoir son prix Lumière, il a d’ailleurs oublié de remercier Benoît Jacquot et il s’en mord les doigts: “J’avais tout écrit, pour ne pas oublier mais j’ai senti le poids du regard des autres, du coup j’ai voulu faire vite et courir.” Le réalisateur des Adieux à la reine l’avait repéré alors qu’il ne parlait pas un mot de français et lui a proposé de jouer dans Au fond des bois. Sans lui, il n’aurait pas connu ce destin en France. Nahuel Perez Biscayart, 31 ans, a néanmoins déjà une belle carrière derrière lui. En Argentine, il a déjà reçu le prix du meilleur espoir que l’on appelle “Promesa”, la promesse. Il attend désormais le 2 mars pour savoir s’il est pleinement reconnu par le cinéma français: “on verra bien, je suis dans la survie.”
Le palmarès complet des Prix Lumières 2018
Film
120 battements par minute – Robin Campillo
Réalisateur
Robin Campillo – 120 battements par minute
Actrice
Jeanne Balibar – Barbara
Acteur
Nahuel Pérez Biscayart – 120 battements par minuteScénario
Robin Campillo, Philippe Mangeot – 120 battements par minute
Image
Christophe Beaucarne – Barbara
Révélation masculine
Arnaud Valois – 120 battements par minute
Révélation féminine
Laetitia Dosch – Jeune femme
Premier film
En attendant les hirondelles – Karim Moussaoui
Film francophone
Une famille syrienne – Philippe Van Leeuw
Film d’animation
Le Grand Méchant Renard et autres contes – Benjamin Renner, Patrick Imbert
Documentaire
Visages Villages – Agnès Varda, JR
Musique
Arnaud Rebotini – 120 battements par minute
Crédits photos : memento films